Modernization theory and the sociological study of development∗ L’auteur tient à remercier Rita Cruise O’Brien et Leslie Sklair de l’avoir encouragé à s’engager à exposer ses vues sur ce sujet, ainsi que Ronald Dore et Donal Cruise O’Brien pour leurs commentaires approfondis sur une version antérieure.

résumé

l’objet de cet article est méthodologique et macro‐sociologique., Son but est de démêler certaines des questions qui se posent dans la sociologie du développement, et de questionner les hypothèses et les implications d’un mode particulier de conceptualisation basé sur les notions de modernité et de modernisation qui ont fourni le cadre théorique caractéristique de la sociologie du développement., Les principales hypothèses de la théorie de la modernisation telle qu’elle est comprise ici—assez souvent explicitées par ceux qui utilisent cette approche-sont (1) que la modernisation est un processus social total associé au développement économique (ou subsumant) en termes de conditions préalables, de concomitants et de conséquences de ce dernier; (2) que ce processus constitue un « modèle universel ». De toute évidence, parmi les divers auteurs, il existe des différences d’emphase en ce qui concerne le sens de la modernisation, en partie en raison de sa relation avec—ou de sa dérivation—ce concept le plus controversé de « développement »., Pour Lerner, la modernisation est « le processus social dont le développement est la composante économique » (Lerner, 1967, p. 21); tandis Qu’Apter voit le développement, la modernisation et l’industrialisation comme des termes de généralité conceptuelle Décroissante (Apter, 1967, p. 67-9). Certains auteurs insistent sur les aspects structurels tandis que pour d’autres, « le concept de modernisation a à voir avec une transformation de la culture et de la personnalité dans la mesure où elle est influencée par la culture, plutôt que par un aspect de l’organisation sociale ou de l’écologie humaine » (Stephen‐son, 1968, p. 265)., On espère que la discussion qui suit sera à la fois suffisamment précise pour transmettre les aspects essentiels du type de théorie à l’étude, et suffisamment souple pour permettre certaines des variantes sur le thème de base dans ce qui est une étude très condensée d’un corpus substantiel de littérature.1 L’approche critique adoptée reflète certaines idées sur les sociétés et par conséquent les questions que les spécialistes des sciences sociales devraient poser; ces préoccupations ne peuvent pas être discutées pleinement dans les limites actuelles, mais sont indiquées dans les suggestions contenues dans la section de conclusion., La première section sert à décrire le contexte dans lequel le concept d’études de développement est né. Il s’ensuit une esquisse schématique des concepts centraux et des procédures conceptuelles de la sociologie du développement, et plus particulièrement de la théorie de la modernisation, qui sont ensuite critiqués sur un certain nombre de points., Ces critiques conduisent à un argument en faveur de l’utilisation d’une perspective historique—qui se traduit d’ailleurs par un réexamen du concept de sous‐développement, en le reliant à l’expansion du capitalisme occidental et aux effets de ce processus sur les diverses sociétés autochtones de ce Qu’on appelle maintenant le Tiers Monde. Les relations de dépendance et d’exploitation créées par le processus sont illustrées dans la situation coloniale telle qu’elle est étroitement définie, bien que ce ne soit en aucun cas la seule situation caractérisée par de telles relations., Cette perspective, développée dans les travaux de certains économistes politiques, peut servir de base à une approche sociologique qui s’avérerait plus fructueuse à la fois pour comprendre la nature même du sous-développement et pour évaluer l’éventail des possibilités de développement dans le Tiers Monde, que celle généralement employée actuellement dans la sociologie du développement.

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